Date / Heure
Date(s) - 2 décembre 2015
12 h 15 min - 14 h 00 min
Isabelle Royer
Professeure
IAE-Lyon – École universitaire de management
Salle/Room: Rona
Présentation en français/Presentation in French
Résumé/Abstract:
L’article s’intéresse à la manière dont les managers mettent en œuvre des routines comportant des artefacts coercitifs dans un environnement institutionnalisé. Il mobilise le cadre théorique des routines en tant que système génératif pour examiner comment en retour la routine affecte les artefacts coercitifs. Pour cela, nous avons étudié la routine de sanction disciplinaire dans les Établissements d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes (EHPAD) qui est régie par plusieurs textes de loi. Nos données indiquent des niveaux de sanction faibles qui s’écartent de l’aspect ostensif de la routine et des artefacts légaux.
Nos analyses montrent que les aspects coercitifs, normatifs et cognitifs contenus dans les artefacts légaux ont des effets contrastés sur la mise en œuvre des routines. Les aspects coercitifs conduisent à une conformité formelle mais motivent une divergence en termes substantifs jusqu’à la non utilisation de la routine car ils menacent la stabilité des relations au sein de l’organisation, aussi appelée trêve. Au contraire, les aspects normatifs et cognitifs motivent une conformité substantive sans contrainte de forme, générant la réalisation d’actions complémentaires. En retour, la performance de la routine favorise le maintien de l’institution de deux manières différentes. D’une part, la conformité formelle aux artefacts associée à un contenu favorisant la trêve réduit la possibilité de création de nouvelle jurisprudence, et par suite la stabilité des artefacts légaux. D’autre part, la sanction et les actions complémentaires renforcent la signification et les valeurs inclues dans les artefacts légaux. L’ensemble de ces résultats contribue à une meilleure compréhension de l’incidence du contexte institutionnel sur les routines, incluant leurs composantes formelles et substantives.